Ma maison
Dans mon humble maison résonnent tant de vies
Posées dans la clarté du soleil hivernal
Quand les rayons du ciel glissent sur les parvis
De l’aube si tardif jusqu’à l’instant final
Où l’astre fatigué s’efface sous la nue.
Humble, elle est le grand lieu où mon âme se pose
Où les mots s’élaborent dans le creux de mes jours
Comme un roc dans le vent tortueux et morose
De la modernité, bruyante et sans recours.
Le violon attend de se joindre à l’archer,
Le piano caressé par les doigts d’une enfant,
Le murmure du cœur, l’éclat des voix aimées,
Le silence léger d’un monde reposant.
Immuable, installée dans un vaste jardin,
Elle vit la lenteur au rythme des saisons
Qui revêtent les bois, les champs aux airs badins
D’habits appropriés pour chaque lunaison.
Or l’hiver, en ce jour, éclaire mes pensées,
Traversant la croisée de lueurs provençales
Comme un regain furtif des éclats abîmés
D’un autrefois perdu au fond des astres pâles
Qui dans la nuit viendront perpétuer leur éclat
Indicible et ténu, joyaux désespérés.
Isabelle Gimbault copyright 2019 – toute reproduction interdite Merci de respecter le travail de l’auteur