Les vertes délices primesautières
Le pré
L’herbe légère, juvénile et fraîche se meut comme une onde tranquille. Elle s’étend sur un vaste carré de jardin où se reposent une multitude de fleurs éclatantes … Pissenlits, or du pré, qui sourient sur leur délicieux tapis au parfum d’enfance. Pâquerettes et autres fleurs légères parsèment le pré de taches de bonheur. C’est un quiétude si fraîche, si délicate qu’elle pénètre en mon cœur comme une symphonie limpide et gaie.
L’érable
Au milieu du pré s’élève mon ami l’érable. Sa ramure se pare, au plus profond du printemps, d’un vert tendre et serein qui vibre sous le ciel éclatant d’un azur délavé. Il brave tous les temps, mais il aime surtout ces prémices joyeuses d’une saison qui lui sourit.
Quand parfois la brise se renforce, quand le soleil pâlit ou s’éclipse soudain, jouant à cache-cache avec les nuages cotonneux, l’on perçoit l’extrémité de son feuillage juvénile frémir telle une musique insondable.
Lui et moi sommes amis. Pourtant, je ne cesse de le décevoir car, à son grand regret, je ne peux côtoyer ses congénères sans me lasser de les admirer. J’abandonne souvent mon érable au profit des grands feuillus imposants. Mais il sait qu’il a ma préférence. En effet, il s’élève dans un jardin emplie de vertes délices primesautières.
Isabelle Gimbault copyright 2019 – toute reproduction interdite Merci de respecter le travail de l’auteur