Le parfum des tilleul
escapade le long des bois fleuris
Prose poétique
Juin frissonne dans la tiède atmosphère embaumée de tilleul. Ce parfum enivrant, frais et voluptueux se déverse tel un filtre subtil et transparent. C’est le temps qui s’arrête pour offrir à mes flâneries forestières un charme incomparable. Tout est calme. Le soleil, à peine voilé, perce au milieu des feuillages en cœur. L’arbre s’élève si haut qu’il atteint les nuages fragiles, si loin. Le Tilleul est chargé de fleurs lourdes de nectar. Parfois, sous un souffle caressant, ses limbes d’un vert tendre et opaque oscillent avec lenteur. Le tronc solide, la branche souple, la ramée légère, il m’émeut, me charme et me sourit. Mon ami le Tilleul, qui sait une fois l’an m’enchanter de son humeur odorante mais, hélas, éphémère.
Le parfum des tilleuls, fragrance de jeunesse qui subtilise toute indélicatesse pour restituer la douceur de vivre et la candeur des jours parsemés de tendresse. Le long du chemin, le long des champs qui bruissent, l’arbre m’accompagne, seigneurial. Il veille sur mes pas, m’enveloppe de son aura singulière et limpide et m’offre des éclats de bonheur.
Bel arbre généreux, tilleul de mes plus chères années, bientôt tu confondras ta ramure superbe avec celle des chênes et des hêtres élancés, lorsque ta floraison si brève sera passée. Dans quelques jours, ton parfum enivrant ne sera plus qu’un souvenir, impromptue réminiscence d’effluves évaporés.
Isabelle Gimbault copyright 2019 – toute reproduction interdite Merci de respecter le travail de l’auteur