De l’espérance chrétienne

Novembre découvre ses ombres cotonneuses et ses feuillages décatis qui s’envolent au vent. Tantôt dans une plainte sereine, quasi immobile, tantôt dans un gémissement puissant qui engendre, dans l’esprit des hommes, incertitude et angoisse. Oui, le temps si morne rappelle notre finitude, ici-bas ; il se lie à ces gestes trop humains de ceux qui fréquentent les cimetières, déposant leurs cadeaux au pied des tombes, fleurs qui égaient le marbre funèbre couleur de ciel d’automne furieux.

Et puis, il y les échos de ce monde chaotique qui va, tant bien que mal, vers sa perte. Les fléaux, les guerres, la société qui se délite, le mal pris pour un bien et le bien pour un mal et qui offre aux pauvres hères que nous sommes un inversement des valeurs, de la morale, voire de l’amour.

Cependant, à travers le voile de brume ou la nuit venteuse où s’envolent les oripeaux des hommes abattus, de vies sacrifiées, de souffrances et de sang, d’aucuns savent trouver le repos de l’âme. Un repos qui précède celui de la mort, un repos digne du vivant. Car, dans leur cœur se déploie l’espérance et ils savent mettre l’accent sur ce qui est beau et bon, même s’ils n’oublient pas les laideurs du mal qui défigurent les esprits et la création tout entière. Et ils songent aux paroles de Jésus Christ : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps. »

L’espérance est une force qui nous permet de poursuivre notre chemin, malgré les doutes et les douleurs, les constats amers et les peines. Elle nous guide vers une vie meilleure qui sera un jour la nôtre et nous laisse goûter la beauté et la douceur qui existent bel et bien, pour notre joie et notre esprit.